Cliquez sur l'image pour la fermer
Cliquez sur l'image pour la fermer


Campagne du Soldat Jean BELOU

5éme Bataillon de Chasseurs à Pied

Jean BELOU est incorporé le 8 octobre 1913 au 5ème Bataillon de Chasseurs à Pied basé à la caserne Marion de Remiremont. ce Régiment est composé de 6 Compagnies et d'une section de mitrailleuses.



Lors de la mobilisation le Bataillon se trouve à une dizaine de kilomètres de la frontière de La Bresse et de Ventron. Le 4 août 1914 les Compagnies du Bataillon se portent à la ligne frontière. La 5ème Compagnie occupe le col de Bramont. Soudain apparaîssent 5 Cavaliers allemands qui semblent ne pas soupçonner la présence de troupes françaises, et franchissent la frontière sans hésiter. Devant cette provocation évidente les Chasseurs ouvrent le feu. Quatre chevaux sont touchés à mort, les hommes détalent et s'enfuient dans les sapins. Les Chasseurs ramènent non seulement 4 lances, 4 sabres, 4 selleries complètes, mais aussi une sacoche dans laquelle se trouve l'ordre de mission de cette patrouille allemande qui devait descendre sur La Bresse-Cornimont et Remiremont, par le col de Bramont, pour faire sauter la gare. De plus cette sacoche contenait la carte complète des positions allemandes au 4 août 1914.


Le 7 août le Bataillon a pour ordre de franchir la frontière et de porter en Alsace. Il se porte en deux colonnes sur les hauteurs à l'est de Krutt depuis le sommet de Batriekopf, en avant du col de la Bresse, jusqu'à Trekopf à l'est de Krutt. La colonne de gauche franchit le col de la Bresse et occupe Betriekopf et la ferme de Hus qui domine Mittlach, dans la vallée de la Fecht. La colonne de droite franchit le col d'Odern, descend dans la vallée de la Kruttet s'installe sur la crête qui couvre depuis le Trekopf jusqu'à la ferme du Huss. Jusqu'au 14 août aucun évènement important ne se produit.



Le 14 août 2 Compagnies occupent le Grand Ballon. Une autre occupe la longue crête le Sudel, Thomanplatz, Pastetenplatz.

Le 18 août les 2 Compagnies précédentes descendent sur Mittlach en direction de Munster alors que le reste du Bataillon dévalle les pentes du Grand Ballon, escalade les pentes du Petit Ballon et débouche au sud de Munster. L'ennemi se repliant sur Turckeim le Bataillon pénètre dans Munster où il cantonne jusqu'au 20 août 1914.

Le 20 août le Bataillon quitte Muster et se dirige par Hohroth et Hohorthberg sur Giragouth. Il s'installe aux Trois Epis. Les Allemands sentant les forces supérieures dans les régions d'Orbey et de la Fecht se replient à l'est de Colmar.


Le 21 août le Régiment continue son mouvement en avant et va cantonner à Niedermorschwir. Le 22 il se dirige sur Turckeim par Ingersheim. Une batterie de 210 allemande établie sur le terrain de manoeuvre de Colmar entreprend un bombardement violent du pont d'Ingersheim et des rives de la Fecht. Des régiments ennemis, débouchant de Colmar, attaque Ingersheim. Les Chasseurs prennent position le long de la Fecht et sur le pont, ils rejettent les Allemands qui tentent de s'emparer du pont. L'ordre est donné de contre attaquer en se portant sur la route de Turckeim à Ingersheim. Les Allemands battent en retraite dans une véritable déroute. Le lendemain on trouve 600 cadavres allemands.



Le 30 août le 5ème B.C.P. gagne Géradmer par Munster et le col de la Schlucht. Il doit se diriger en urgence à Saint Léonard. L'ennemi occupant la crête de Fouchifol, Mandray la Bebouille, le Bataillon se porte à Entre deux Eaux.

Le 1er septembre le combat s'engage, il s'agit de déloger l'ennemi de la crête et de le rejeter sur Provenchère et l'ancienne ligne frontière. Rapidement le village d'Entre deux Eaux et le hameau de Fouchifol sont enlevés. Malheureusement l'ennemi dispose de forces supérieures, les Chasseurs se défendent farouchement et ne cèdent du terrain que pied à pied. Les pertes sont lourdes. Finalement la retraite s'effectue sur Anould. Un Capitaine, un sous Lieutenant et 300 Chasseurs sont blessés, 100 chasseurs sont morts ou disparus.



La crête de Mandray



L'ennemi va porter son effort sur la crête de Mandray qui protège la vallée de la Fraize et la route de Gérardmer. Le 4 septembre le Bataillon quitte Anould pour se porter au hameau de Mandramont.

Le 5 septembre le col de Journaux qui domine Fraize est violemment attaqué. Le 6 septembre les Chasseurs doivent reconquérir le terrain perdu. L'objectif est atteint en soirée. Deux Officiers et 20 chasseurs sont tués.

Le 7 septembre 1914, le Bataillon est relevé, les 4 Compagnies sont rassemblées en arrière dans le but d'attaquer la crête et le col de Mandray.

Les 8 et 9 septembre la position est organisée. L'ennemi a cédé le terrain du col du Bonhomme au col de Mandray. Le 10 septembre 2 Compagnies attaquent. On se bat en se tirant à bout portant. L'ennemi se cramponne et occasionne des pertes assez sérieuses. Pendant la nuit, les Allemands qui viennent de subir la bataille de la Marne, battent en retraite. Le 11 septembre les Chasseurs entament la poursuite en se portant sur Haute-Mandray. Le 12 au matin l'ordre est donné de se porter sur Coinches, Raves et Bertrimoutier.



A l'Ormont



Le 16 septembre 2 Compagnies se portent sur Neymont les Fosses. les Allemands occupent la montagne d'Ormont et le Spitzenberg. Du 18 au 20 septembre Le Régiment attaque le Spitzenberg et s'en accapare.

Le 26 septembre 1914 le Bataillon est relevé, se porte sur Saint Dié et Raon l'Etape où il prend un repos bien mérité après 2 mois de combats.



La vallée de Celles sur Plaine


Le 29 septembre le Bataillon s'installe dans le secteur de Celles. l'Etat major et deux Compagnies stationnent au hameau de la Trouche à l'est de Raon l'Etape et une Compagnie occupe les avant-postes au lieu dit la Halte, sur la crête qui sépare la vallée de Celles et de celle de Rabodeau. Pendant 70 jours le 5ème Bataillon séjourne sur ses positions.

Le 31 octobre l'ordre est donné de lancer une offensive sur les tranchées ennemies de la Halte. Les Chasseurs n'arrivent pas à prendre cette tranchée et sont obligés de se replier laissant derrière eux une cinquantaine de tués et de blessés dont deux Officiers.

Le 10 décembre, le Bataillon complètement reconstitué est relevé. Il se porte dans la région de la Pêcherie au nord de Saint Dié, et le 11 décembre il embarque à la gare de Saint Michel pour débarquer le lendemain à Bussang. Le 5ème Bataillon entre de nouveau en Alsace qu'il ne quittera plus jusqu'à la fin de la guerre et s'engagera dans de durs combats.



Steinbach



A peine arrivé à Husseren, le 13 décembre il est question d'enlever Steinbach, village situé au nord de Cernay et de Than. Après une marche pénible une Compagnie se place à l'ouest de Steinbach, une seconde gagne la croupe dite de la Chapelle Saint Antoine au nord de Steinbach, A 13h30 l'attaque est déclenchée, les Chasseurs pénètrent dans Steinbach, les Allemands n'opposant aucune défense. Steinbach est pris.

L'ennemi qui a été surpris embarque pour Cernay où il arrive le 14 décembre. A 6 heures les Allemands attaquent violemment, les Chasseurs résistent mais sous la supériorité de l'ennemi, ils sont obligés de se replier sur Schletzenburg. Là le Régiment se reconstitue et est immédiatement envoyé occuper la croupe de la Chapelle Saint Antoine et le ravin de Schmitenrunz, face à Uffholtz.



A Goldbach



Le 16 décembre, le Bataillon se porte à Bitschwiller et subit 3 journées de combat éprouvant. Environ 400 Chasseurs sont tués.

Le 20 décembre, il doit occuper un secteur réputé calme. Ce secteur s'étend de la vallée de la Lauch jusqu'à Molkenrain.

Le 4 janvier 1915 l'ennemi attaque violemment la Compagnie du 28ème, les Chasseurs du 5ème viennent lui porter secours. La tranchée qui avait été prise par les Allemands est récupérée.

Le 8 janvier le front du Bataillon se retrécit et occupe la région Silberloch-Molkenrain permettant ainsi à la Compagnie de venir cantonner à Goldbach. Le 13 janvier 1915, le Régiment est relevé et gagne Moosch où il séjourne jusqu'au 13 janvier.



A Uffholz



Le 18 janvier le Bataillon relève le 15ème sur les plateaux d'Uffholtz. Une première Compagnie occupe le secteur allant du chemin Schlentzenburg à Cernay, rive droite du ravin d'Huffholtz, une deuxième occupe la croupe de la Chapelle Saint Antoine et une troisième occupe la croupe nord-ouest d'Uffholtz. vers le soir l'ennemi effectue un bombardement violent sur le plateau d'Uffholtz causant quelques pertes.


Du 20 au 22 janvier l'ennemi harcèle la position par ses tirs d'artillerie. Le 23 janvier le tir est plus fort que jamais, désorganisant nos tranchées et abris. A 15h45 le tir s'allonge et au même moment une brusque et vigoureuse attaque ennemie se déclenche, débouchant du chemin creux d'Uffholtz. Les Chasseurs sont obligés de reculer.

Le 25 janvier une contre attaque est tentée, malheureusement l'ennemi arrête net nos Chasseurs.

Le 27 janvier une nouvelle attaque est déclenchée mais les Chasseurs arrêtent, par le feu, les Allemands qui se replient sur leur tranchée de départ.

Pendant 7 jours le calme est relatif. Le 4 février après un tir d'une violence inouïe, l'ennemi attaque sur tout le front de la croupe nord ouest d'Uffholtz. Pendant toute la journée se sont succédées attaques et contre attaques, finalement le soir l'ennemi regagne ses positions du matin. Nos pertes sont lourdes.

Le 13 février 1915 une attaque ennemie est déclenchée sur Niderlauchen. Dans la nuit du 13 au 14 février quatre Compagnies se portent sur la crête de Markstein-Drehkopf pour se diriger ensuite sur Niderlauchen et la ferme de Steinlebach. Le 15 le Régiment est relevé et vient cantonner à Moosch où il séjourne jusqu'au 23 février.

Le 24 février 1914 il faut retourner sur le plateau d'Uffholtz. Pendant un mois le Bataillon gardera cette position.



Au Sudel



Le 15 avril le Bataillon est relevé et va cantonner à Willers. Le 19 avril il entre de nouveau en ligne sur le front de Kolschlag à la droite du ballon de Guebwiller. Jusqu'au 23 mai la vie de secteur se passe sans incidents.

Le 24 avril, bonne nouvelle : l'Italie vient de déclarer la guerre à l'Allemagne. Les clairons sonnent au champ et les cloches des églises sonnent dans les villages.

Le 6 juin il faut élargir le front et garnir la ligne Sudel-Ballon.

Le 14 juin ordre de se diriger dans les plus brefs délais sur Niderlauchen par le lac du Ballon.



L'Hilsenfirst




Le 15 juin 1915 le Régiment occupe le secteur de la Lauch, depuis Gustiberg jusqu'au Langenfeldkopf. Une longue période de durs mais glorieux combats va commencer. Il faut d'abord soutenir le bois du Langenfeldkopf. Le sommet de l'Hilsenfirst est couvert par une plantation de jeunes sapins, dénommée "les Epaulettes", à gauche se trouve un bois de hauts sapins dit "Bois en Brosse". Ces deux bois sont les objectifs d'une Compagnie qui se tient en réserve le long des pentes ouest de l'Hilsenfirst.

Après une préparation d'artillerie de 2 heures, l'attaque se déclenche. Deux Compagnies pénètrent rapidement dans le bois des Epaulettes qu'elles nettoient et gagnent la pente sud est du bois en Brosse. Une contre attaque ennemie oblige les Chasseurs à se replier sur le bois des Epaulettes et la tranchée de départ.

Le 20 juin ordre est donné d'attaquer le Bois en Brosse. En conséquence 4 Compagnies s'élancent sur les pentes ouest de l'Hilsenfirst. La bataille continue jusqu'au soir. Des deux côtés l'artillerie effectue des tirs serrés.

Le 21 juin le combat reprend dès le petit matin. L'ennemi résiste, une de leur contre attaque est stoppée.

Le 22 juin 1915 le Bataillon doit tenir la position du sommet de l'Hilsenfirst à droite et la Fecht à gauche.

L'ennemi, dont les pertes ont été sérieuses profite de la nuit du 22 au 23 pour effectuer un mouvement de repli d'environ 500 mètres.

Pendant quatre jours la bataille semble s'apaiser. Le 28 juin au matin, deux prisonniers faits pendant la nuit annoncent que les Allemands préparent une attaque pour la journée. Immédiatement, les dispositions sont prises pour répondre comme il convient à cette attaque. La journée se passe cependant sans qu'elle se produise, il en est de même les 29 et 30 juin.

Le 1er juillet, vers 10 heures, le bombardement ennemi se déclenche, particulièrement violent sur les Epaulettes et le sommet de l'Hilsenfirst. Vers 11 heures, il augmente d'intensité causant des pertes sérieuses aux unités en ligne. Vers midi, l'ennemi pénètre dans notre première ligne et s'élance jusqu'à la tranchée de soutien qu'il occupe.

Après deux heures de préparation d'artillerie, les chasseurs rentrent de nouveau en possession du sommet de l'Hilsenfirst, faisant quelques prisonniers. Mais l'ennemi se venge de son échec /par un bombardement violent faisant subir au régiment de nouvelles pertesp>

Le 4 juillet le bataillon est relevé et gagne le camp de Breitfirst. Pendant dix-sept jours, le régiment eut à mener des combats les plus durs depuis le début de la campagne.

Les pertes de ces dix-sept jours furent lourdes, tant en officiers qu'en chasseurs : 340 chasseurs blessés; 219 chasseurs tués ou disparus. Au total, 574 officiers et chasseurs tués, blessés ou disparus.



Le Linge.


A cette date, le régiment se porte au camp de Nislismatt situé au pied du col de la Schlucht, sur la grand'route de Gérardmer à Munster.

Des opérations importantes sont en cours depuis quelques jours dans la région du Linge. Dans la journée du 25 juillet les pentes ouest du Linge sont enlevées. L'attaque menée le 25 juillet n'a pas permis d'enlever sur la droite l'importante positi ennemie des carrières et du Schratzmannele qui domine les nôtres.

Le 29 juillet, les éléments du bataillon qui se trouvent en première ligne au sommet du Linge sont relevés et vont s'établir sur la droite, face à l'objectif du Schratzmannele. L'attaque doit être menée sur un front de 300 à 350 mètres. A 15 h. 30, l'attaque se déclenche, mais la préparation d'artillerie est incomplète. Après un bond de 30 mètres, il faut se terrer.

Le 1er août, il s'agit de compléter l'attaque du 29 juillet en enlevant définitivement la position du Schratzmannele. Une longue et sérieuse préparation d'artillerie précède l'action. A 19 h. 30, les chasseurs sortent de la tranchée et, bondissant en avant, occupent les objectifs qui leur étaient assignés.

La nuit met fin au combat et est employée à retourner les tranchées allemandes et à amorcer des boyaux vers l'arrière. L'ennemi, qui, le 2 août ne réagit que faiblement par son artillerie, déclenche le 3 août, à 9 heures, un bombardement progressif sur toutes nos positions, plus violent sur les positions du Linge et du Schratzmanneie.

Vers 16 heures, l'ennemi prononce une vigoureuse attaque. Malgré la nuit, la lutte se prolonge à coups de bombes et de grenades et, le 5 au matin, les Allemands recommencent le bombardement méthodique et serré de la veille. Jusqu'à 17 heures, une pluie de projectiles de tous calibres s'abat sur nos tranchées. A 16 heures, l'ennemi allonge fortement son tir et déclenche son attaque. Quelques-uns de ses éléments avancés peuvent pénétrer dans les parties de tranchées privées de leurs défenseurs. Les Allemands, qui continuent à se porter à l'assaut en formations serrées sous le feu de notre unique mitrailleuse et des chasseurs qui restent, subissent de grosses pertes et sont obligés de refluer en désordre.

Leur attaque ayant échoué, ils recommencent alors le bombardement intensif. Une heure après, ils attaquent de nouveau à la nuit tombante, mais cette attaque, moins violente que la précédente, est facilement arrêtée. Et la nuit s'achève plus calme que la précédente.

Le 6 août, l'ennemi, épuisé par son violent effort du 5, ne réagit que faiblement par son artillerie. Mais le 7 au matin, il entreprend un nouveau bombardement aussi intense que celui du 5. Jusqu'à 16 heures, les obus de 77, de 105, de 150, de 210 s'abattent sur la position. Vers 16 h. 30, lorsque les Allemands se portent à l'attaque, croyant trouver la position évacuée par ses défenseurs, ils sont accueillis par une vive fusillade et ne peuvent avancer. Ils sont obligés de regagner leur tranchée sans avoir pu aborder les nôtre.

Pendant onze jours, le bataillon vient de se battre sans arrêt, gagnant du terrain, repoussant cinq attaques violentes et ne perdant pas un pouce de la position qui lui a été confiée. Ses pertes sont énormes. 468 chasseurs sont blessés, 200 environ sont tués. Le bataillon est réduit à environ 22 fusils et 4 officiers. Aussi, dans la nuit du 7 au 8 il est relevé et embarqué, le 8 août au matin, en camions pour gagner Saint-Amarin.



Jean Belou est blessé par un éclat d'obus à la tête le 4 août 1915 à Schatzmannele en Alsace.



Installé le 10 août au cantonnement de Saint-Amarin, le régiment doit pour la quatrième fois être réorganisé.

Le 31 août,le régiment se porte sur Goldbach pour aller relever, dans la nuit, des unités qui sont en ligne sur la position du Kolschalg et du Sudel. Le 4 septembre, ce secteur est étendu sur la gauche par l'occupation des pentes nord du Ballon de Guebwiller et des bois de Judenhutt. Le poste de commandement s'installe à l'école d'Altenbach.



Sudel-Judenhut.


Jusqu'au milieu d'octobre, le 5ème mène une vie de secteur calme. Les compagnies en ligne effectuent de jour et de nuit des patrouilles en avant des positions rapportant chaque fois des renseignements intéressants. Le 14 octobre, à 14 heures, l'artillerie allemande ouvre un feu violent avec des pièces de tous calibres sur nos tranchées au nord du Sudel et du ravin du Breithal.

A 16 h. 45, tentant une attaque, l'infanterie ennemie sort de ses lignes sur le front. Les Allemands, qui s'avancent en poussant devant eux des branches de sapin, sont arrêtés net par nos tirs de mitrailleuses et nos jets de grenades.

Le 15 septembre, à 5 heures, l'artillerie allemande reprend son tir, plus nourri sur le Sudel et la tranchée nord de ce piton que l'on appelle tranchée du « Bout-du-Doigt ». A 6 h. 30, le tir atteint son maximum d'intensité, les projectiles de tous calibres arrivent par rafales tandis que les mitrailleuses ennemies arrosent la position française. Les organisations défensives « du Doigt » sont démolies, les chevaux de frise qui en défendaient l'approche n'existent plus.

A 6 h. 45, trois énormes torpilles explosent sur la tranchée en même temps que l'ennemi se précipite sur la position dont les défenseurs sont presque tous tués ou blessés. Vers 7 h. 30, tout rentre dans le calme.

Les pertes sont malheureusement fortes pour l'importance de l'attaque : 20 chasseurs tués ou disparus, 27 blessés.



Jean Belou passera environ 3 semaines au 15ème Bataillon de Chasseurs à Pied à partir du 26 octobre 1915 jusqu'au 17 novemnre 1915, date à laquelle il retrouve le 5ème Bataillon.



Le 9 novembre, le 5ème B. C. A. est relevé et va cantonner à Moosch sauf deux compagnies maintenues en réserve de division au pied du Sudel, dans le camp dit « Camp Duchet ». Le 8 décembre il doit occuper le camp du Sudelkopf.



L'Attaque de l'Hartmannswillerkopf.


Le bataillon est envoyé au camp Duchet. Le 5ème doit attaquer le flanc gauche de l'Hartmannswillerkopf depuis le sommet 'jusqu'au chemin allant du col de Freundstein à Wuneheim. Chaque jour, les compagnies envoient des travailleurs chargés d'organiser les tranchées de départ, de creuser des boyaux d'accès ou d'évacuation.

Le 21 décembre, à 5 heures, les mouvements nécessaires à la prise du dispositif d'attaque commencent. A 7 h. 30, ces mouvements sont terminés. A 9 h. 15, le bombardement des positions allemandes commence, ce bombardement dirigé sur les première et deuxième positions ennemies s'affirme de plus en plus efficace au cours de la préparation. A 14 h. 15, l'heure H ayant sonné, les chasseurs partent en deux vagues successives et, d'un bond, s'établissent, sans rencontrer grande résistance, sur la crête dite du « Pain-de-Sucre ».

L'ennemi, qui n'avait pas prévu l'attaque, commence à se ressaisir. Les chasseurs engagent alors toute une série de luttes extrêmement vives au cours desquelles ils infligent à l'ennemi des pertes sensibles. Certains éléments même descendent jusqu'à Wuneheim. Ordre leur est donné de se replier sur la ligne des objectifs fixés. Cette ligne est atteinte dans son ensemble vers 15 h 15. Le bataillon s'y organise aussitôt, les chasseurs lâchant le fusil prennent pelles et pioches, creusant les tranchées et amorçant les boyaux de communication vers l'arrière.

Les pertes de la journée sont sensibles : deux officiers ont été tués ainsi que 17 chasseurs et 50 chasseurs sont blessés. Le bataillon, au cours de cette attaque, fit 192 prisonniers, s'emparant de 9 mitrailleuses et d'un butin considérable.





Ce jour du 21 décembre 1915, le soldat Jean BELOU est tué à Hartmannswillerkopf (Alsace).

Il est cité à l'ordre de la Brigade.

Il s'est distingué depuis le début de la campagne comme agent de liaison et en particulier pendant l'attaque du 19 juillet où il a tué 5 Allemands.